Ton expérience à l’école du cirque a t-elle aidée ton accès à la voix-off ?
L’école du crique ça a été l’école de la vie. Ça t’apprend à ne pas baisser les bras et a avoir confiance en toi. Ça m’a forgé un mental de gymnaste avec toujours ce goût de l’effort et une certaine gestion du trac.
Mais en tant que comédien, quand tu montes sur scène, sur un plateau ou tout simplement en voix-off, tu abordes toujours quelque-chose de différent. Au cirque lorsque tu fais ton spectacle durant des mois, ton numéro reste le même. Et tu finis par le maitriser de A à Z. Et tu ne laisses aucune place à l’imprévu.
La voix-off était déjà présente dans mon training de comédienne; j’avais un super prof de voix qui faisait des shows radio pour la BBC.
Et une fois en France, on me disait souvent « Pourquoi tu ne fais pas de voix ? Toi qui es anglaise, tu devrais faire du doublage ». Je ne voyais vraiment pas quel rapport il pouvait y avoir entre le doublage et le fait que je sois anglaise.
Et puis finalement au bout de quelques années, j’ai décidé de faire un stage de doublage au « Magasin », avec Jean Barney et Vincent Violette, comme intervenants. Et en fait, je me suis éclatée !
Avec le doublage, j’ai redécouvert un outil, mis à la disposition d’autres comédiens (d’acteurs: ndlr).
Parce que tu prêtes ta voix au jeu de quelqu’un d’autre. C’est technique, c’est un peu angoissant dans les débuts et c’est super fun car tu ne sais jamais ce qui t’attend.
Et c’est la même chose en voix-off, dans la pub, où tu as une vague idée de ce que tu va faire, mais sans connaitre vraiment le contenu.
Suite à ce stage, j’ai fait comme tout le monde, j’ai enregistré une démo avec les moyens du bord et puis j’ai commencé à démarcher les studios de production.
J’ai fini par démarrer, d’abord beaucoup en anglais, ce qui était pour moi un avantage et puis on a pris conscience que je pouvais, aussi faire du français.
J’ai donc continué à envoyer mes démos aux agences de voix-off et au début c’est un peu difficile parce que tout le monde ne te dit pas ce qu’il faut faire. À l’issue de mon stage, j’ai surtout travaillé en voix-off pub ou en film institutionnel, et pas forcément en doublage.
Donc j’ai été là où le vent me portait. Je n’ai pas essayé de lutter contre quoique ce soit.
Puis j’ai envoyé ma démo à Michèle Marshall, chez Voices. Quelques semaines plus tard, elle m’appelle et elle me dit : « J’ai une option pour toi sur une pub ».
L’option se confirme et je me retrouve à enregistrer sur la pub.
La veille, Michèle m’appelle en me demandant: « au fait, Zelda, tu as déjà fait des pubs n’est-ce pas ? ». Et là, moi qui ne suis pas menteuse, j’ai souri et je lui ai répondu : « Et bien, non. Mais ne t’inquiète pas Michèle, ça va très bien se passer ».
Le lendemain je me rends en studio en tremblant comme une feuille, je ne connaissais personne, ni le studio, ni les clients sur place. C’est un milieu particulier, une autre pression, une autre dynamique.