Pierre-Alain

de Garrigues

Sa voix est dans plus de 30 000 productions

Naissance en suisse : 1959

Première émission de radio : 1980

Premières voix off : avec Liane Foly en 1985 chez « les producteurs » le studio d’André Manoukian

Premier Single : Chez Polygram en 1988. 32 000 exemplaires

D’abord, PIERRE-ALAIN DE GARRIGUES on l’appelle PADG, sinon c’est qu’on le connaît pas en vrai !
Parce que sa voix, tout le monde la connaît ! Il a une capacité tellement incroyable à incarner une marque, un personnage, qu’on ne le reconnait pas ! Il se fond dans les rôles, dans la pub. C’est Monsieur Voix Off, l’un des comédiens français les plus connus dans les studios ! Avec un relationnel en OR massif, des blagues pas toujours drôles mais qu’on adore tellement elles sont bien jouées, PADG est unique. Il est drôle, forcément très sympathique et… très bon. C’est notre VTT, notre voix tout terrain (c’est une blague de Julien, si vous avez des plaintes). Comédien ou Voix off pour des spots TV, radio, des films institutionnels, pour des contenus mobiles. Il a été choisi pour de nombreuses marques comme : Leroy Merlin, 118 218, EDF Suez, La Française des Jeux, L’Oréal, Peugeot, Audi, Warner Bros, Michelin, Renault, Universal....
Il parle, joue, chante, et sa très grande palette de voix lui permet d’incarner des styles très opposés : de la voix off posée jusqu’aux personnages cartoons, gnomes et autres monstres de toutes tailles, des plus déjantés aux plus mignons.

INTERVIEW

On veut savoir, comment es-tu arrivé à être l’un des comédiens voix off les plus connus et… reconnus ?

Au départ, rien à voir. J’ai fait des études littéraires, licence de lettres, mais j’ai arrêté très rapidement. J’ai toujours fait de la musique et joué avec plusieurs groupes. Je suis monté à Paris où je voulais travailler comme musicien. J’ai enchaîné les cachets dans des émissions de divertissement et de variétés : Madère, Pauline Ester, François Feldman... en gros j’ai fait toutes les émissions TV de cette période (Sabatier, Foucault, Dechavanne, Dimanche Martin…).

Tes premiers pas vers la voix off pub, ça a commencé comment ?

Par hasard, en 1985. Je travaillais dans un des studios du Palais des Congrès à Paris. Jean Becker, alors patron d’une agence de publicité (BBD) enregistrait une pub dans un autre studio. La séance ne se passait pas très bien. Le comédien avait beaucoup de mal à enregistrer le texte et Jean a alors fait le tour des studios à la recherche d’un comédien susceptible de pouvoir enregistrer son texte. Il faut dire que le texte de la pub c’était “La juste sèche de Justin Bridou, une saucisse sèche sachant sécher doit sécher sans s’assécher”. On se croise et il me propose de faire un essai. Résultat : 3 prises et c’est en boite. Jean Becker est ravi, le client aussi. Le lendemain, il me rappelait pour une pub Danone : évidemment j’ai accepté !

A partir de ce moment là, tu n’as plus fait que des voix off ? C’est devenu ton métier officiel ?

Non, à l’époque je travaillais avec Luc Besson , qui me poussait à faire des K7 de démo, chose rare à l’époque. Pour une pub, on faisait venir plusieurs comédiens. On enregistrait une maquette de la pub et le client en retenait un avec lequel on ré-enregistrait la pub en version définitive.
Bref, j’ai envoyé mes K7. Et ça a porté ses fruits. Quelques temps plus tard, j’ai été le premier à faire la même chose avec un CD de démo. Je l’ai envoyé à toutes les agences de pub, studios, sociétés de production et chaines de télévision. Bingo ! C’était la bonne idée. Les séances se sont enchainées les unes après les autres pour atteindre assez vite le nombre de 6 à 10 séances de voix off par jour.

Tu fais beaucoup de voix off, mais as-tu une spécialité ?

La pub bien sûr, ça représente 80% de mon boulot. C’est par là que j’ai commencé dans les voix. Et c’est avec la pub que j’ai gagné mes premiers cachets. C’est pas forcement plus simple que le doublage. En pub on doit plaire. Il y a le côté client et un petit côté commercial qui met une petite pression supplémentaire... mais j’aime bien.

Tu aurais une petite anecdote de séance à raconter ?

Ah oui, il y a longtemps, pour KitKat, je devais faire le packshot voix off d’un spot. Je fais 5 ou 6 signatures, c’est nickel, tout va bien, tout colle parfaitement au spot... bon tout le monde est content, on discute 5 minutes et puis je dis « ben moi, je vais vous laisser » et là le client, furieux se lève et dit « Comment ? Mais moi je ne paie pas si cher pour 10 minutes de comédien », donc là je retourne en cabine et je commence à refaire des prises en faisant exprès de me planter à tous les mots, de bafouiller, d’accrocher, de bégayer… Le client dis « mais que se passe-t-il ? » et là le réalisateur dit « il peut faire ça toute la matinée ! Vous ne payez pas pour 10 minutes de travail mais pour 20 ans + 10 minutes !!! » Ça a calmé tout le monde.

Tu trouves que le métier a changé depuis quelques années ?

Il a de plus en plus de gens qui font des voix off, mais en même temps il y a beaucoup plus de chaines de télé et de prod. Les choses sont peut-être différentes mais pas moins bien ni mieux. La période 89 à 95 avec 6 à 10 séances par jour c’est terminé. Mais comme je fais plein d’autres choses ça va. Et puis les gens sont toujours gentils avec moi.

Il y a des choses que tu aimerais faire plus ?

Je fais déjà un peu de tout : de la musique, de la pub, de la télé, un peu de doublage, du cinéma en tant que comédien.
Mais, peut-être que j’aimerais faire des plus grands doublages de films ou de dessins animés. J’adorerai être sur un Pixar ou un Disney. Ça m’éclaterait de faire un gros personnage bien barré; et pourquoi pas d’être la voix off d’un acteur récurent, la voix officielle d’un grand acteur américain.

Pour conclure, penses-tu avoir ou avoir eu de la chance dans ce métier de comédien voix off ?

Mon vrai sentiment c’est que tout est une question d’état d’esprit. Si tu utilises bien tout ce qui t’arrive, les choses se mettent en place. J’ai toujours été au bon endroit au bon moment mais j’ai mis toutes les chances de mon coté, et j’ai mis toutes les opportunités à profit et j’en ai fait quelque chose. C’est sûr que c’est un métier incertain, mais faut vivre avec ça !