Olivier

Perrot

Il faut être bon à chaque séance

Avec Olivier, dès nos premières séances en studio une vraie complicité c’est installée. C’était en 1996. Depuis, il fait partie de notre petite famille.

Olivier PERROT est une belle âme. Et ça s’entend dans sa voix.
Quelle serait la meilleure image pour mettre en mot cette voix ?
Chaleur, douceur, virilité aussi... Oui, voilà : Olivier, c’est la voix de l’Homme !
Avec cette voix là, il est plébiscité pour les signatures classes (Rover, Sharp, Canon, Velours noir), pour la défense des grandes causes (ARC, Médecins Sans Frontières, Sécurité Routière), pour les docu qui font rêver, les instits punchy (BNP, DUPONT), et les bandes annonces les plus décoiffantes ou… inquiétantes (Warner Bros).
Comme il a du talent, il peut aussi migrer vers des terrains où on l’attend moins ... On l’a entendu récemment dans un 52 mn en voice over d’un serial killer… Pas facile !
De son côté suisse (les origines ne trompent pas) on retiendra sa fiabilité, toujours, et sa ponctualité.
Pour le reste, et en plus de son magnifique grain de voix très personnel, son expérience de la radio, sa générosité, sa disponibilité et son sens de l’écoute du client font de lui une de nos voix fétiches. Et en plus il chante…

INTERVIEW

Bonjour Olivier. D’où viens-tu de ce pas alerte !?

Salut, je sors d’une séance de billboards Jean Louis David pour la météo de TF1. Et me voilà chez vous pour la voix off d'un spot pour la Warner !

Tu bouges beaucoup ! Est-ce l'une des choses que tu aimes dans ce métier ?

Absolument ! J’aime la liberté, l’autonomie, le côté nomade qu’il me procure. Ce que j’aime surtout, c’est qu’au fil des séances, on croise des gens différents, comme ça, ponctuellement. Il n’y a pas de routine. Nos relations aux autres gardent une vraie fraicheur. On travaille ensemble. On fait un spot, un film… on se quitte contents et on se retrouve plus tard heureux de se revoir pour une nouvelle aventure.
Une autre chose que j’aime bien aussi c’est l’idée d’arriver en fin de la chaîne, comme un dernier coup de maquillage, d’être « la cerise sur le gâteau » !
Il faut bien l’avouer c’est très valorisant ! C’est un métier de rêve pour nous autres comédiens : on est dans une énergie positive, on est désiré. On nous appelle avec le sourire pour nous annoncer « qu’on est choisi, qu'on sera la voix ».
Les clients sont parfois limite flattés de nous rencontrer, c’est super agréable. Bon, ça colle aussi un peu la pression ! Après tout ça, il faut assurer et ne pas décevoir !

Chaque séance est un vrai challenge ?

Tu es challengé tout le temps et tu construis demain chaque jour séance après séance.
Il faut être bon à chaque séance puisque tu as affaire presque à chaque fois à des gens différents.
Heureusement, il y a les prods, comme SONACOM, qui sont des alliées. Vous savez où je peux aller et vous savez m’emmener là où je pense ne pas pouvoir aller. Vous nous emmenez plus loin. Et à chaque séance, vous remettez tout en jeu aussi pour sortir le meilleur des comédiens et de vous même.
C’est précieux pour les comédiens comme pour les clients !
Nous avons les mêmes challenges et la même conscience que le produit qu’on réalise va être tellement exposé, entendu que l’on n’a pas le droit à l’erreur.

Est ce qu’il y a parfois des challenges plus difficiles à vivre ?

En ce qui me concerne, je crois que la seule chose c’est « les posages d’options ». Ce sont un peu nos castings à nous « les comédiens voix ».
On t’appelle pour prendre tes dispos et tu attends… Je pense que quelque soit ta notoriété, c’est un moment qui pique un peu. En tout cas pour moi !
Mais c’est une des composantes de ce métier. C’est le jeu ! Et c’est aussi ce qui en fait l’intensité.

Un peu d’histoire pour mieux te connaître… Tu nous raconterais comment tu es arrivé aux voix off ?

Par la musique. En 1981 (et oui) j’ai auto-produit mon premier album. Comme ça a plutôt marché, ça m’a amené à faire pas mal de promo radio.
J’ai écumé les radios libres jusqu’à une interview sur Radio Contact (la plus grosse radio de l’époque). Après l’interview, la responsable de la radio est venue me voir et m’as dit en gros « avec la voix que tu as, je ne peux pas te laisser partir ».
J’ai accepté et j’ai enchainé 2 ans de matinales !
Là aussi j’étais assez exposé et entendu ! Du coup Philippe, qui travaillait avec André Manoukian au Studio des Producteurs, m’a proposé de faire des voix off.
J’ai commencé comme ça, à faire des pubs avec Liane Foly. 

Au bout d’un moment, j’en faisais tellement qu’ils m’ont proposé de d’intégrer leur structure. C’était top. Le jour, on faisait des voix off, la nuit on travaillait sur nos albums.
Et puis elle a signé chez Virgin, et moi chez Polygram. En 1989, on est monté à Paris et on a continué. Bon elle a vite arrêté ! Moi… j’ai continué ! Pubs, Doc, Instits…

Plein de sujets différents donc…

C’est moins vrai chez moi que chez d’autres !
La diversité liée aux métiers lui même me comble. On rencontre rarement les mêmes clients. Et si c’est le cas, c’est très rarement pour le même produit. Donc c’est super vivant et enrichissant.

Est-ce qu’il y a des terrains sur lesquels tu aimerais plus t’aventurer ?

Non pas vraiment… J’ai l’impression d’être juste au bon endroit.
En revanche, creuser ce que je fais aujourd’hui : oui ! Tous les jours. Et puis, je me remets sérieusement à la musique.
Je prépare un album avec Pierre Jacquot qui a été mon premier producteur il y a 30 ans. A force de m’entendre, il a finit par me rappeler !