Ludivine

Aubourg

Envie de créer du plaisir sonore

La valeur n’attend pas le nombre des années, voici une maxime qui colle assez bien à Ludivine Aubourg ! Le grand public la connaît pour ses participations aux saisons 1 et 2 de The Voice sur TF1. On se rend compte qu'on la connait aussi pour d'autres raisons. En effet, c'est la voix off de certaines grandes marques : Garnier, Lesieur, Activia, Esthée Lauder etc.
Et comme elle chante (vous l'avez compris) les producteurs affectionnent cette jolie jeune femme pour toutes leurs pubs chantées (Miel Pop’s vous vous souvenez ?).
Rencontre avec une passionnée de la voix off, qui a fait de la pub son métier.

INTERVIEW

Déjà toute petite, tu étais fascinée par les voix parlées et chantées, pour quelles raisons ?

J’adore les voix et le son d’une façon générale et déjà toute petite j’étais intriguée par les jingles que j ‘entendais à la TV ou à la radio. À l’âge de 5 ans je parlais à ma mère du jingle radio Carrefour ‘Avec Carrefour je positive’ ! Ça me faisait de l’effet et je le chantais tout le temps du matin au soir, c’est comme cela que j’ai su très tôt que je voulais faire ce métier et cette envie de créer du plaisir sonore ne m’a jamais quitté depuis.

Tu as une formation de musicienne, tu as étudié le violon puis le piano, tout en pratiquant le chant, parle-nous de ton parcours de chanteuse, de tes collaborations et rencontres.

J’ai commencé la musique à l’âge de six ans avec la flûte, puis le violon pendant quatre ans et enfin le piano à l’âge de dix ans. C’est seulement à partir de ce moment là que j’ai pu m’exprimer avec ma voix, en utilisant des instruments pour 'm'accompagner' et en faisant mes premières compositions à l’âge de douze ans.
À quinze ans, je chantais lors de nombreux concerts organisés dans ma ville natale d’Annecy, avant d’avoir la chance quelques années plus tard d’accompagner à Londres des artistes renommés tels que Lionel Ritchie, Bono de U2, Ronan Keating, Bryan Adams, ou le grand Paul Anka.

Te souviens-tu de ta première séance en tant que voix off parlée ?

Comment oublier ! Tout a commencé à Annecy, dans l’un des rares studios d’enregistrement de la région où j’aimais passer du temps pour faire de la musique. Un jour l’ingénieur du son reçoit une demande urgente de Carrefour pour une série de spots publicitaires locaux, ce n’était pas trop son domaine mais il savait que j’étais passionnée de voix off, et il m’a proposé de les enregistrer.
Une vingtaine de spots, aucune direction artistique, bref le flou total… Alors on a improvisé. J’avais déjà une voix mature à quinze ans, et le client a finalement validé les enregistrements. Et voilà, c’était parti !

Tu t’intéresses aussi aux studios et à la production son, c'est plutôt original pour une fille non ?

J’évolue dans le monde des studios depuis seize ans et j’aime savoir de quoi je parle. Être capable d’exprimer avec les bons mots ce que je veux, c’est quelque chose d’important pour moi, même si ça surprend les gens lorsque je commence à parler d'égalisation, de ratio de compression, de decay time ou de bit rate...

Je suis passionnée par le son, alors j’ai lu pas mal de livres et j’ai suivi des formations intensives pour comprendre les techniques audio et comment fonctionnent les différents logiciels audionumériques du marché.
Je ne suis pas une experte, mais je pourrais tout à fait devenir ingénieur du son, même si je suis une fille !
Cela ne me dérangerait absolument pas de passer de l’autre côté de la barrière un jour, et c’est même une expérience qui m’attire quand je vois que les meilleurs ingés que je rencontre étaient chanteurs ou musiciens par le passé.

Tu as beaucoup de jolies cordes à ton ‘arc’ vocal, y’a t-il des terrains sur lesquels tu aimerais t’aventurer un peu plus en dehors de la voix off ?

Le doublage bien sûr ! Mais je me suis frottée à l’exercice une fois et j’ai trouvé ça vraiment difficile !
C’est un cercle fermé et spécialisé et c’est difficile d’y rentrer. Il faudrait sans doute que j’insiste un peu plus.
J’aurais trop peur de me retrouver ‘mariée’ à une actrice célèbre avec l’exposition que cela comporte. Les gens ont une oreille incroyable, ils savent reconnaître votre voix instantanément et je ne voudrais pas évoluer dans l’ombre de quelqu’un en particulier, mais plutôt faire les voix de seconds rôles, plus anonymes, c’est plus facile à gérer je pense avec toutes mes activités en cours.

A part cela, je m’éclate toujours autant dans la voix off de pub, en particulier quand j'enregistre chez Sonacom (rires), il y a un travail de précision que j’adore. J’aime travailler intensément sur des nuances, dans des phrases courtes pour en tirer le meilleur.

Une anecdote croustillante à partager ?

Même deux !
Il y a quelques années, un agent me booke pour une séance Garnier le 6 juillet en après-midi dans un studio parisien. Quelques minutes plus tard ce même studio m’appelle pour me bloquer aussi pour une voix off Garnier, le même jour mais le matin !
J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’une erreur et qu’ils parlaient de la même session. Mais il s’agissait bien de deux séances distinctes avec deux équipes différentes. Il ne fallait surtout pas parler aux uns des autres car ils avaient tous adoré ma voix. Conclusion : Je suis devenue la voix principale des campagnes Garnier en une seule journée. Drôle non ?
Ensuite, il y a ce drôle de phénomène lorsque je rencontre des gens et que je leur chante des pubs comme Miel Pop’s : Ils deviennent tous dingues, parfois hystériques même ! (rires)
Ça prouve que la pub c’est magique, ça fascine les gens, tout comme ça me fascinait quand j’étais une petite fille. Je suis heureuse de pouvoir transmettre ça à mon tour.

Quels sont tes futurs projets ?

D’un point de vue personnel, je travaille à l’élaboration de mon premier album, et à long terme j’aimerais vraiment créer de la musique pour servir l’image.
Que ce soit pour de la pub comme Paco Rabanne, des téléfilms comme ‘La loi selon Bartoli’ pour TF1, ou bien encore pour le cinéma comme dans ‘Neuilly sa mère’, j’ai très envie de mettre en paroles et musiques les histoires du petit et du grand écran.