Est-ce que tu estimes avoir de la chance de vivre de ce métier ? Même si je sais que tu as beaucoup travaillé…
Quand je vois mes élèves, je trouve qu’ils ont peu de connaissance, peu de savoir et de savoir faire. Mais ils veulent tous être connus ! Je leur dis qu’il va aussi falloir réussir à manger, à se loger, à avoir des enfants… à vivre en somme. Avec ce métier au combien difficile, je leur dis « vous prenez un risque énorme ». Alors moi, j’ai beaucoup bossé, je me suis dis qu’il fallait savoir tout jouer, des plus grands classiques aux trucs les plus modernes pour pouvoir durer, et c’est ça le plus difficile. Au début, quand tu es jeune et beau, tu peux toujours trouver quelque chose à jouer, mais le temps passe… et là….
Mais je crois tout de même à une certaine chance, la chance des rencontres, Jean Anouilh en fait partie, et Pierre Dux bien sûr… Tu sais, c’est Louis Jouvet qui disait : « pour réussir, c’est 80% de travail, 20% de talent et 100% de chance ! ».
Aujourd’hui, parmi les gens qui ont fait le Conservatoire, il n’en reste que 10 % qui vivent de ce métier. Tous les autres font autre chose.