Emmanuel

Curtil

Splendide !

Emmanuel Curtil, c’est une référence pour ne pas dire LA référence quand on parle d’une voix off qui est complètement rentrée dans le paysage audiovisuel. Il faut dire que c’est un des doubleurs les plus connus : de Jim Carrey en passant par Chandler de Friends ou plus récemment Tom Scavo dans Desperate Housewives, et des dizaines de Disney !!!
Vous pourriez dire que l’on surfe sur la vague de son succès, mais ce serait faux ! Parce qu’on le connaît depuis toujours. C'est vrai, il a commencé à l’âge de 9 ans, soit un peu avant nous, mais depuis presque 30 ans qu’on travaille ensemble, une grande complicité et une grande confiance se sont installées entre nous.
Du bonheur, tellement son interprétation est ciselée, juste, créative.
Notre plus grand kif : les voix off des spots Playmobil que l’on adapte en Français depuis plusieurs années avec lui. Du pirate au dragon en passant par le cow-boy du Far West, avec lui tout est possible !

INTERVIEW

Emmanuel, raconte nous ton parcours !

Allez ! En fait j’ai commencé à 9 ans en prenant des cours de comédie au Cours Simon. Même si depuis tout petit je voulais être comédien, c’était surtout un loisir.
A 10 ans, j’ai tourné mon premier film, «L’oiseau bleu», et quelques temps après, j’ai croisé Robert Hossein à la SFP. Comme je savais qu’il était en plein casting pour «Les Misérables», j’y suis allé au culot. Il m’a fait faire des essais et m’a dit « le rôle est pour toi ». Après ce film aux côtés de Lino Ventura, les choses ce sont accélérées ! Aux début des années 90, j’ai été choisi pour interpréter le rôle principal dans la comédie musicale «Paul et Virginie» de Jean-Jacques Debout. A cette époque, j’ai également tourné plusieurs téléfilms et séries à succès comme «Pause café» ou «En garde à vue» avec Serge Lama et Michèle Laroque

Comment es-tu passé des tournages au doublage ?

Et bien, un peu par hasard. En fait, je faisais la post-synchro de mes propres rôles pour la télé ou le cinéma, car il y avait parfois des problèmes de son sur les prises. C'est comme ça que j’ai connu ce milieu et que j’ai commencé. À l’époque il n’y avait pas beaucoup de très jeunes comédiens, encore moins pour faire du doublage. Alors comme je me débrouillais bien, et que j’étais assez efficace, du coup j’ai assez vite démarré.

Tu parlais de comédie musicale, mais tu chantes aussi !

Oui, en fait quand j’ai commencé à travailler, vers 9 ans, je voulais être chanteur. C’est un peu ma mère qui m’a conseillé de faire aussi de la comédie. Elle m’a conseillé d’avoir plusieurs cordes vocales à mon arc.

Vous êtes peu à jouer sur plusieurs tableaux, non ?

Il y a des gens comme Richard Darbois, Jean Claude Donda… Mais c’est vrai que l’on est peu ! Dans des rôles comme celui de «Paul et Virginie» qui était une comédie musicale, évidemment il fallait savoir chanter et jouer. C’est vrai qu’au moment des castings pour des rôles où il y avait des parties chantées, j’avais un peu plus de chance que les autres.
C’est dans « Anastasia », « The Mask » ou encore « Le Roi Lion » ou j’ai eu le plus de parties chantées.

Dans quel domaine entre la pub, le doublage, le théâtre travailles-tu le plus ?

Le doublage sans aucun doute. Entre 20 et 35 ans, je n’ai fait que du doublage. Je n’ai jamais eu vraiment à me vendre ni à me battre pour trouver du boulot. À certains moments, je devais même refuser du travail, parce que je n’avais pas le temps de tout faire. Il faut dire que le doublage prend beaucoup de temps.

Tu fais aussi beaucoup de voix off pubs, c’est le doublage qui t’a entrainé vers la pub ?

Ah oui, complètement, en fait c’est même le doublage de Jim Carrey qui a interpelé les gens de la pub qui voulaient la voix de Jim Carrey dans des pubs. J’ai même longtemps cru, qu’en pub, je ne serais appelé que pour faire du «Jim Carrey». Je dois bien reconnaitre que lorsqu’on me demande les voix que je double, je cite «Friends», Jim Carrey ou «Desperate Housewives». Ça aide forcément... Heureusement à la longue, on m’a demandé d’autres choses, d’autres voix et un jeu différent.

Pour conclure, depuis quelques années, on t’a beaucoup vu au théâtre. Ça te permet de changer de registre ?

C’est vrai, ça fait bien 8 ou 9 ans maintenant que j’ai repris le théâtre et je m’éclate bien. En fait, j’avais tellement de travail en doublage que cela m’a rendu un peu paresseux pour retourner sur scène. Pour moi, aujourd’hui, être comédien c’est avant tout être sur une scène ou devant une caméra.