Catherine

Nullans

J'ai été une des premières voix off ‘femme-enfant’

Catherine a du peps ! Une nature joyeuse et souriante qui transforme chacune de ses visites en petits rayons de soleil. Sa voix ? Vous l’avez forcément dans l’oreille : France 2, Peugeot, (feu) Europe 2, la Française des Jeux... Elle fait partie de notre inconscient collectif !
Catherine Nullans, c’est une voix douce, pétillante, jeune et aussi moins jeune parfois. Un coté femme enfant mais capable de se lâcher vraiment. Elle s’amuse et elle sait se poser. Elle est fiable, modeste et généreuse.
C'est un bonheur de travailler quasi quotidiennement avec elle depuis qu’elle est devenue LA VOIX d’Orange.
D’une nature plutôt discrète, le public la connaît très peu et pourtant avec une belle et riche carrière derrière elle, elle beaucoup d’anecdotes à nous livrer.
De la petite radio de province à la chaîne de télé nationale, récit d’une petite conversation entre amis.

INTERVIEW

Comment ton histoire de comédienne voix off a commencé ? Prédestination ou hasard ? Raconte-nous tout !

Dans les années 70, j’étais petite et je regardais les speakerines à la télé, elles me faisaient rêver.
J’adorais voir ces femmes élégantes apparaître à l’écran et parler avec aisance, je pense qu’elles ont été mon premier vrai déclic. Je jouais aussi beaucoup avec ma sœur à imiter les jeux radiophoniques et ma grand-mère nous enregistrait sur son vieux magnétophone. On se réécoutait après, c’était très drôle !

À l’âge de 14 ans un animateur de colonies de vacances m’a fait un compliment sur ma voix et m’a dit : « Toi tu devrais vraiment faire de la radio ! »Ca m’a replongé dans ma petite enfance et m’a donné envie de faire de la radio pour de vrai cette fois-ci. Il m’a fallu un peu de temps mais j’ai fini par forcer le destin et j’ai envoyé, une candidature à une petite radio associative de Strasbourg FM Espérance , qui cherchait des animatrices et qui m’a donné ma chance. C’est comme ça que j’ai commencé à faire de la radio pendant mes études de biochimie, le samedi en fin d’après-midi.

Dans les années 90, j’ai décidé d’en faire mon métier dans une structure solide : Europe 2 Strasbourg . Et comme il fallait tout faire, j’étais animatrice mais j’ai aussi appris à assurer la technique des journalistes, le montage sur bande, l’écriture et l’enregistrement de voix off pubs, les décrochages locaux depuis Paris, bref une belle expérience !

Et là, tu es devenue la voix nationale d’Europe 2...

Exact ! J’envoyais à l’antenne de Paris mes enregistrements : jingles, pubs locales, extraits d’émissions donc ils connaissaient ma voix. Et puis, à l’occasion d’un stage sur place, j’ai tout quitté pour m’installer dans la capitale !

À peine arrivée, j’apprends qu’Europe 2 Paris recherche une animatrice pour les décrochages, la météo, la circulation. Et en moins d’une semaine j’animais en national, et très peu de temps plus tard on me proposait de devenir la voix d’antenne d’Europe 2 . Ce que j’ai fait de 1994 à 2003. Dans la foulée j’ai aussi animé sur l’antenne d’ Europe 1 .

Avec un peu de recul, je pense que j’étais une des premières voix ‘femme-enfant’ si exposée. On me dit souvent que ce fut le début d’une nouvelle «mode» car les voix féminines dans les médias étaient assez sérieuses et mûres, sensuelles voire ennuyeuses. C’est sans doute pour ça que beaucoup connaissent ma voix finalement, sans prétention aucune ! (rires)

Et puis, la télévision s’est intéressée aussi à tes talents de voix off. Comment l’aventure France 2 a débutée ?

Effectivement, France 2 a appelé Europe 2 pour avoir mon numéro et me faire faire un essai pour les bandes-annonces. Au début je n’y croyais pas trop, puis on m’a dit que j’avais été choisie !
Ça fait dix-sept ans qui j’y travaille comme voix off et j’y vais toujours avec le même plaisir, comme si c’était la première fois. Ensuite c’est M6 qui a fait appel à moi pour la météo, que  j’ai présenté sur LCI quelques temps aussi ... et j’ai bien dit présenté !

Il te restait un peu de temps pour les voix-off avec cet emploi du temps si chargé ?

Même si mes journées sont bien remplies, je n’oublie jamais que j’ai de la chance de faire ce que j’aime. Ca me donne l’énergie pour en faire plus je crois.
La pub, c’est un aspect de ma profession qui s’est développé naturellement en parallèle de mes activités médias, et qui a pris de plus en plus d’importance dans ma carrière lorsque de grandes marques comme PMU, Cora, Costa croisières ou Peugeot m’ont confié les voix off de leurs campagnes.
J’apprécie le temps qu’on se donne en studio pub, et l'exercice de précision dont il s’agit; finalement une voix off pour un spot c’est très court, alors il faut que ça sonne le mieux possible et que les clients soient entièrement satisfaits.
En plus, les gens y sont gentils avec moi, je suis toujours bien accueillie et ça c’est vraiment formidable, on a envie de donner le meilleur de soi-même.
L’opérateur mobile Orange m’a également choisi comme voix off officielle pour ses services grâce à SONACOM ! Et c’est un travail très intéressant !

D'autres envies ?

Plus de comédie ! Je ne suis pas comédienne, je chante faux... mais ça ne me fait pas peur : Je trouve ça amusant de m’énerver ou d’incarner un personnage derrière le micro. Je n’ai pas spécialement essayé de doubler pour le cinéma mais ça me plairait bien, tout comme j’adorerait lire des histoires, raconter des contes.

Pour résumer, tu as un profil assez unique.

Animatrice radio, voix-off antenne Radio et TV, présentatrice TV, voix-off publicitaire, voix off d’opérateur. C’est vrai que ça fait un bel éventail, mais comme cela au moins on ne s’ennuie jamais !
En fait chaque domaine de compétence nourrit les autres: l’électricité du direct radio sert à improviser et à parler au plus grand nombre sans se tromper, et les voix off enregistrées pour la TV, la pub et la téléphonie servent à être précis, à acquérir de la confiance, et à donner vie à un message.
Au final tout est complémentaire mais je dois beaucoup à la Radio. C’est une sacrée bonne école !