Bertrand Combe

Se taire et écouter, pour aller droit au but.

Bertrand COMBE c’est l’efficacité discrète. Avec plusieurs cordes à son arc, il a su rebondir à maintes reprises, pour renaître, tel un phénix, s’imposer comme une figure incontournable dans le monde de la voix-off.
D’un tempérament doux et accueillant, c’est donc tout naturellement, que Bertrand s’est prêté au jeu de l’interview.

INTERVIEW

Quel a été ton premier contact avec le monde de l’audiovisuel ?

Mon premier amour a été la radio. J’ai fait ma première émission sur une radio libre à 13 ans. C’était une radio libre qui se trouvait dans un pavillon, tenue par un type un peu fou. Elle s’appelait Radio Visage. Et le père d’un pote de l’école travaillait à cette radio, donc mon pote et moi on s’est mis en tête de faire une émission. Et ça a immédiatement été une révélation. Je réalisait avec de petites platines vinyle et j’animais en même temps. Et surtout je m’enregistrais pour pouvoir réécouter. Et puis par la suite on est devenu toute une bande de copains à faire ça. Et moi j’ai persévéré. Ça a été mon tremplin.

Donc tu n’as pas été longtemps scolarisé ?

J’ai arrêté mes études à 16 ans. Les derniers temps je séchais pour aller à la radio. Lorsque j’ai arrêté de mes études j’ai commencé à faire DJ dans une discothèque locale. Et très vite il y a eu Europe 2 qui est venu s’installer dans la région et comme il n’y avait pas beaucoup de gens qui faisait de la radio dans le coin, on est venu très vite me chercher. C’était ma première expérience professionnelle en tant qu’animateur.

Donc, tu as été animateur avant d’être une voix-off ?

Pour moi, la voix ne peut pas être dissociée de l’animation. J’ai longtemps travaillé à Europe 2, puis je suis monté à Paris dans une radio qui s’appelait O’FM. Une radio semi généraliste qui faisait de la musique et de l’info. Par la suite c’est devenu Sport O’FM, la première radio de sport. C’est tombé au bon moment car j’en avais assez de lancer de la musique qui devenait de plus en plus calibrée. J’ai donc animé pendant longtemps les week-ends de sport et j’avais donc des semaines relativement libres, donc parallèlement j’ai commencé les cours de théâtre et je commençais à faire des voix-off. Et avec des potes de l’école, on a écrit une pièce qui s’appelait « Comment devenir une mère juive en dix leçons ». Une pièce qui a eu un gros succès. On ne s’y attendait pas. On a fait 1600 représentations. C’était la transition parfaite avec la radio que j’arrêtais.

Mais alors comment t’es-tu retrouvé a faire de la voix-off ?

Pendant toute cette époque de transition, Dominique créait la Sonacom et il connaissait mon directeur d’antenne chez Sport O’FM. Il l’a appelé en lui annonçant qu’il montait son studio et qu’il cherchait de bonnes voix. C’est là que j’ai découvert la Sonacom. J’ai donc commencé à fair des voix-off pour des serveurs téléphoniques, des pubs radio ou télé etc. Et jusqu’à aujourd’hui le théâtre et la voix-off sont mes deux principales activités.

Tu n’as jamais été intéressé par le doublage ?

C’est une technique extrêmement particulière où il faut passer beaucoup de temps en studio. Et au moment où j’aurais pu avoir le temps je commençais la voix-off et le théâtre! J’ai fait quelques post-synchro, c’est amusant mais ce n’est pas mon métier !

Tu abordes tous les aspects du métier de voix-off de la même manière ?

Toujours. Je commence par me taire et j’écoute. C’est très important. Savoir qui est qui. Distinguer les gens qui savent ce qu’ils veulent, des gens plus indécis. Et à partir de là, j’ai deux approches : Soit ils savent ce qu’ils veulent et je vais droit au but, et ensuite on travaille, soit je préviens tout de suite que je vais faire trois ou quatre propositions pour donner des directions. Bien sûr j’ai déjà eu la demande de faire une voix à la fois jeune et dynamique d’une part, et calme et posée d’une autre. Mais l’objectif a été atteint car tout le monde était content à la fin ! Satisfaire, c’est toujours l’objectif principal !

Où en sont tes projets ?

J’ai très envie de mettre en scène : Je vais pousser dans cette direction, la mise en scène et la direction d’acteur au théâtre plutôt que dans la fiction. Ce qui m’intéresse c’est le retour immédiat du public, le fait de jouer une histoire dans son ordre chronologique. Et puis au niveau de la mis en scène c’est différent : Au cinéma on tourne plusieurs prises et ensuite c’est dans les mains du monteur alors qu’au théâtre on contrôle plus ce que l’on donne. Donc je suis en train de chercher une pièce, un producteur et des comédiens pour mettre en scène. Et je n’ai pas envie de jouer dedans mais plutôt d’être derrière le projet.