Adrien

Larmande

Il faut savoir tout faire dans ce métier

‘Passionné’, c’est sans aucun doute l’adjectif qui lui convient le mieux.. ‘Talentueux’ pourrait être son deuxième qualificatif, car Adrien Larmande avait clairement dés le départ les qualités pour se frayer un chemin dans l’univers du doublage et des voix off. On pourrait ajouter aussi ‘Connecté’ car il vit avec son époque, et ‘Valeureux’ parce que les heures devant un micro ne le découragent pas. Autant de qualités qui lui permettent de figurer au générique voix d’un blockbuster aujourd’hui, et d’aspirer à enregistrer les campagnes publicitaires qui vous marqueront demain.

INTERVIEW

Salut Adrien, bienvenue dans nos studios pour cette interview-rencontre, parle-nous de tes débuts au micro.

Je suis né dans une famille de comédiens puisque mes parents jouent tous les deux principalement au théâtre mais aussi au cinéma et à la TV.
Ma mère, Sylvie Genty fait aussi du doublage, elle est notamment la voix française de Sigourney Weaver depuis 2009. Jeune, je n’étais pas du tout attiré par la comédie, je me destinais plutôt à une carrière d’astronaute ou de pilote de chasse, j’étais un geek, fan de science-fiction et passionné par le Japon.
À dix-neuf ans, j’étais tellement inspiré par ce pays que je suis parti vivre 4 ans à Tokyo, assez longtemps donc pour découvrir la culture, apprendre la langue et même travailler là-bas en tant que DJ ou figurant.
De tournages en shooting photos j’ai commencé à prendre goût aux rôles devant un objectif, à tel point que je suis rentré en France à 24 ans et me suis inscrit sur les conseils de ma mère à l’école Claude Mathieu spécialisée dans la formation professionnelle de l’acteur.
J’ai suivi le cursus de 3 ans et j’ai commencé en parallèle à faire du doublage , qui est un exercice assez différent du jeu classique puisque tout passe par ta voix, et qu’il faut bien lire, être en place et avoir le sens du rythme.
Mon père qui doublait sur une série m’a présenté au directeur artistique et c’est comme ça que j’ai commencé à enregistrer des ‘ambiances’ c’est à dire des rôles en arrière-plan.

Donc tu t’es jeté à l’eau ! c’était quoi ta première réplique ?

Oui, pas évidente la première réplique ! C’était un rôle un peu burlesque, un docteur qui s’apitoyait sur son sort dans la série ‘Dream on’ et ça a bien plu. On m’a donc rappelé pour continuer parce qu’il y avait beaucoup d’épisodes et beaucoup de personnages à doubler. Par ailleurs j’ai continué à assister à des séances, à faire des guests comme dans la série ‘The Inside’, avec des rôles un peu plus consistants à chaque fois. Au bout d’un moment il y eût le ‘hub’ autrement dit le basculement en français, c’est à dire qu’on passe des voix d’ambiance à des rôles plus importants et plus exposés. Pour moi c’est arrivé au bout de six ans avec la série ‘Skins’ où j’ai été dirigé par Hervé Rey, puis il y a eu la confirmation en 2012 avec le film ‘Elle s’appelle Ruby’ où j’ai doublé Paul Dano. De séries en film, j’ai fait la voix de Ori dans ‘Le Hobbit’ de Peter Jackson puis j’ai été contacté par Jean-Pierre Dorat, un directeur artistique réputé, pour doubler Warpath dans ‘X-Men Days of the Future Past’ ce qui en tant que grand fan de science-fiction m’a fait très plaisir, tu t’en doutes !
Dans la même période j’ai doublé Will Poulter, dans ‘Les Miller une famille en herbe’ et Dylan O’Brien dans ‘Le Labyrinthe' sous la direction artistique de Nathalie Regnier, et enfin l’année dernière et enfin l’année dernière, rêve d’enfant, je me suis mis dans la peau de Michelangelo dans ‘Les Tortues Ninja’. Mais comme on nous le dit, rien n’est à personne dans ce métier, celui que tu doublais hier on peut lui attribuer une autre voix que la tienne le lendemain.. et d’ailleurs c’est pour ça que j’ai beaucoup d’admiration pour des comédiens voix off qui durent comme Patrick Poivey ou Daniel Beretta qui sont associés immédiatement aux acteurs qu’ils doublent, c’est vraiment la grande classe. En plus ils réussissent à être ‘crossover’ et légitimes que ce soit en doublage ou en pub, donc Respect !

Et justement, tu n’as pas encore fait de voix off pub, avec ton talent c’est surprenant non ?

Et pourtant j’adorerais en faire parceque je baigne dans cette culture et que j’ai les oreilles grandes ouvertes. J’ai commencé à approcher cet univers en enregistrant dans vos studios, du contenu mobile tels que des messages de répondeur, des surprises vocales et des ringback tones (attentes personnalisées), et parmi mes amis du doublage, beaucoup font des voix off de pub, ils ont l’habitude et beaucoup d’aisance parce qu’ils pratiquent depuis longtemps, moi ça m’impressionne un peu, mais ça va s’arranger très rapidement j’en suis certain !
En revanche j’ai déjà fait des voix pour des jeux vidéo comme Firefall, Star Wars old republic, Gears of war 3 et bien d’autres, c’est un exercice particulier qui demande une certaine concentration et une bonne condition physique aussi, parce qu’on peut avoir de grandes quantités de texte à enregistrer, en plus il faut souvent bien s’imaginer le contexte dans lequel le personnage que tu incarnes évolue dans l’aventure. Heureusement les directeurs artistiques sont là pour t'aider.

Il faut savoir tout faire dans ce métier, et chaque qualité que tu acquiers vient nourrir celles que tu as déjà, sans parler des rencontres que tu fais en travaillant sur tel ou tel projet..
J’adore doubler, je me sens à l’aise dans cette discipline et je compte bien continuer à progresser et pourquoi pas diriger des comédiens à mon tour ! L’écriture me tend les bras aussi, puisque je suis auteur d’une websérie de science-fiction dont le tournage va bientôt commencer.